Évitez la malédiction de la connaissance.

Dans la rubrique biais cognitif, vous avez pu trouver en autre ce biais « malédiction de la connaissance » qui nous touche particulièrement en tant que formateur/formatrice.
Dans une formation, comment éviter de saturer nos apprenants dans leur capacité à traiter de nouvelles informations ?
En tant que formateurs ou concepteurs, nous sommes confrontés à la malédiction de la connaissance. Nous sommes victimes de notre propre illusion selon laquelle nous pouvons transmettre toute notre expertise, et que les apprenants vont tout comprendre et mémoriser.
La malédiction de la connaissance est un biais cognitif qui survient lorsqu'une personne communique avec d'autres personnes, et suppose inconsciemment que les autres peuvent comprendre tout ce qu’on leur dit.
Dans les situations d’apprentissage, la malédiction de la connaissance pousse les experts à adopter des approches pédagogiques centrées sur les expertises, plutôt qu’une approche centrée sur les apprenants et leurs capacités d’apprentissage.
Par exemple, nous rencontrons des difficultés à enseigner à des novices, car nous ne nous souvenons plus, ou difficilement, des difficultés que nous avons éprouvées lorsque nous étions nous-mêmes débutants.
La malédiction de la connaissance nous pousse également à croire que simplifier le contenu implique de perdre en richesse et en finesse.
Typiquement, nous simplifions les contenus de formation en les tronquant et en faisant l’impasse sur ce
rtaines notions. Cela relève encore d’une approche centrée sur les expertises.
Alors que selon une approche centrée sur les capacités d’apprentissage, simplifier le contenu consiste surtout à le rendre plus digeste pour le cerveau, et plus mémorable pour les apprenants.


 Comment puis-je capter et maintenir l’attention des stagiaires ?

- Diversifier les modalités pédagogiques
- Diversifier les supports
- Mettre les stagiaires en mouvement
- Faire des micro-pauses de 2 mn

 Bon les 2 premiers points ne sont pas une surprise. Revenons sur les 2 suivants

Mettre les stagiaires en mouvement. Lorsque une séance est un peu longue ou ardue (je parle d’une durée d’1h-1h30 avant la pause)  Afin de maintenir l’attention il peut être utile de faire se déplacer ensemble les stagiaires pour une activité ludique de quelques minutes (3-5mn) . Cela permettra à tous de se reconnecter lors de la reprise.
De même faire au moins entre les grandes pauses, des pauses de 2mn ou l’on demande aux stagiaires de fermer les yeux, ou de se dérouiller les jambes sur place, et laisser aller leur attention où ils le souhaitent, ect…  aura un impact similaire. Le réservoir attentionnel des apprenants pourra se remplir de nouveau. Pendant ces « micro-pauses », ils peuvent laisser leur esprit divaguer et cela ne requiert aucun effort .
Ces 2 éléments permettent à la fois une reconnexion collective de l’attention mais aussi le passage pendant ces quelques minutes d’un cerveau en mode concentré à un cerveau en mode diffus dont on peut voir  les bienfaits  dans la rubrique "apprendre"..
Mais l’attention n’est que la première étape. Il faut ensuite que l’information captée avec l’attention soit traitée par la mémoire de travail, ce sera l'objet d'un autre post.

 


3 moyens pour consolider les apprentissages de la journée

 

En plus de consolider les apprentissages importants, le sommeil permet également d'oublier les informations qui le sont moins, pendant la phase de sommeil lent profond. Cet oubli est tout aussi primordial, car, grâce à lui, nous nous réveillons en étant disponible pour de nouveaux apprentissages.
• Prévoir des dispositifs pédagogiques spécifique dans les formations de plusieurs jours avec des retours de connaissances espacées dans le temps de la formation
• Réactiver les messages clés en fin de journée de formation pour qu'ils soient ancrés dans la nuit qui va suivre. Par exemple terminer la journée par un quiz sur les points clés de la journée peut permettre de mieux les ancrer pendant le sommeil.
• Sensibiliser les participants aux bénéfices du sommeil dans la consolidation des apprentissages, voire les inviter à répéter les apprentissages le soir avant de s'endormir.
• Si un participant dort en formation, on ne peut pas être sûr qu'il apprend ! Au mieux, il consolide ses apprentissages !


 

Pour que mes supports d’intervention soient impactant…

Bon on sait tous réaliser des supports power point (même si je préfère personnellement Prezi). On sait qu’ils doivent être Synthétiques et Visuels.
Sauf que …un petit récapitulatif en vidéo ne fait jamais de mal...

 

micro-pauses et activités décalées

Très souvent nous sommes confrontés lors d'une séance (surtout si la formation dure plusieurs jours), à une baisse de concentration de nos apprenants, soit à cause de la fatigue, soit par distraction lorsqu'un sujet est complexe ou ardu. Le plus souvent nous décidons d'avancer la pause traditionnelle même si le moment n'est pas le bon.

Voici 2 solutions alternatives qui permettent une meilleure concentration tout au long de la journée sans trop rompre le rythme de la formation telle qu'elle est prévue.

Quelques exemples de micro pauses 2-3 mn.
Quand les faire ? lorsque vous constatez que les apprenants sont fatigués (milieu d’après midi souvent)
Comment les faire ?:
-fermer les yeux et penser à autre chose
-contempler la nature par la fenêtre si c’est possible
-déambuler dans la pièce
-mettre de la musique
-observer et manipuler un objet de son choix dans la salle
-faire des étirements.
Mais ne pas toucher à son téléphone !
 

Activités décalées : Nous allons utiliser cette méthode non pas en cas de fatigue mais lorsque l’on sent que l’attention des stagiaires s’est dispersée (juste à la reprise de l’après midi ou au milieu d’un exposé un peu aride ect…). Elles vont durer 5-6 mn
- Résoudre une énigme ou une charade  (http://www.rebus-o-matic.com)
- Leur faire un test d’attention comme ceux dans la page 3 de « outils du formateur »

 - Un mot caché ou un mini  mot croisé  (https://www.educol.net)
- Un puzzle (www.jigsaw.com)
Toujours en lien avec le sujet abordé lors de la séance ou sur le sujet de l’attention.




Cyril Couffe Docteur en sciences cognitives,  chercheur à GEM, l'École de Management de Grenoble a réalisé une étude inspirée des travaux de Niels Taatgen ,une tâche de gestion de planning d’une durée moyenne de 45 minutes, tâche longue, pénible et coûteuse.

Les participants étaient répartis en trois groupes: un groupe qui effectuait la tâche sans aucune pause, un groupe avec une «mauvaise pause» et un groupe avec la pause supposée optimale. La «mauvaise pause» impliquait de se concentrer intensément sur une autre tâche tandis que la «bonne pause» permettait des moments d’errance mentale.

Les données obtenues ont mis en avant deux effets intéressants.
En premier lieu, le simple fait d’avoir eu deux fois 60 secondes de pause a provoqué une augmentation de près de 10% de bonnes réponses par rapport aux autres groupes.
Ensuite, la mauvaise pause, coûteuse elle aussi en ressources attentionnelles, n’a pas aidé à régénérer les ressources, comme si les participants n’en avaient même pas eu!