Voici les points clés concernant les modes de pensée concentrée et diffus

 
●Alternance : Les deux modes sont alternatifs et indispensables à l'apprentissage. Le mode concentré est essentiel pour la mémorisation, tandis que le mode diffus favorise la créativité. Les deux modes se complètent et se renforcent mutuellement.
●Fonctionnement : Le mode concentré est activé par un effort conscient, tandis que le mode diffus est activé de manière passive, sans nécessiter d'effort.
●Créativité : Le mode diffus permet l'émergence de nouvelles perspectives et la créativité.
●Repos : Le mode diffus est lié à des états neuronaux de repos.
●Métaphore : On peut comparer les deux modes à une pièce de monnaie, où l'on ne peut voir qu'une face à la fois.


Comment activer le mode diffus ?
●En faisant une pause après une session de travail intense en mode concentré.
●En portant son attention sur autre chose pendant un moment.
●En pratiquant des activités qui détendent l'esprit comme lire une bande dessinée, regarder des dessins animés à la télévision ou faire de l'exercice physique.
●En laissant l'esprit vagabonder.
●En se concentrant sur le processus plutôt que sur le résultat.

Comment optimiser l'apprentissage avec les deux modes de pensée ?
●Alterner entre les modes concentré et diffus pendant les sessions d'apprentissage.
●Utiliser le mode concentré pour comprendre en profondeur les bases d'un concept.
●Utiliser le mode diffus pour assimiler l'information et faire des liens avec d'autres concepts.
●Structurer les sessions d'études avec des phases de concentration et des pauses.
●Éviter le "bachotage" de dernière minute, qui ne permet pas au cerveau de consolider les apprentissages en mode diffus.
En résumé, les modes de pensée concentré et diffus sont deux outils puissants pour l'apprentissage. Comprendre leur fonctionnement et savoir comment les utiliser peut améliorer significativement la capacité à apprendre et à résoudre des problèmes



Les neurones miroirs et les jeux de rôle en formation

 

Les neurones miroirs sont un type de neurone qui s'active à la fois lorsqu'un individu effectue une action et lorsqu'il observe la même action effectuée par un autre. Ces neurones sont considérés comme un mécanisme fondamental du cerveau. Ils ont un rôle crucial dans les jeux de rôle en formation…



Le formateur et la mémoire de travail

La mémoire de travail vous permet de maintenir l’information, de la sélectionner et de la manipuler pendant un temps très court de 30 secondes à 1 minute en moyenne.
Lorsque vous faites appel à la mémoire de travail les informations sont stockées et récupérées en mémoire moins de trente secondes après. Votre mémoire de travail vous permet de maintenir à la conscience des informations que vous avez besoin de manipuler le temps de réaliser une opération mentale comme parler, lire, calculer, réfléchir ou résoudre des problèmes. Elle repose principalement sur l’activité de réseaux neuronaux dans le cortex pariétal et préfrontal.
Mais je ne peux faire cela que si je n’ai qu’une information qui m’arrive à la fois. (le multitâche est un neuromythe). C’est pourquoi je ne dois pas donner plusieurs informations simultanées.
De même la mémoire de travail possède une capacité limitée : en moyenne, nous pouvons maintenir et manipuler sept (plus ou moins deux) éléments dans cette mémoire à court terme. En formation…4 informations clés maximales. Autrement dit, si vous donnez trop d’informations à vos apprenants en peu de temps (une diapositive introduisant dix idées clés, un exposé riche présentant plusieurs notions complexes à la suite, etc.), vous n’aurez aucune chance qu’ils les mémorisent durablement. En revanche…
Si vous captez l’attention de vos apprenants (ce qui est un prérequis à tout processus de mémorisation on l’a vu) ; puis que vous leur donnez le juste nombre de messages clés pour ne pas saturer leur mémoire de travail (de 3 à 5 messages clés, par exemple) ; et enfin que vous répétez ou faites répéter ces messages clés à vos apprenants… C’est gagné ! Vos messages clés passent en mémoire à long terme et les capacités de la mémoire à long terme sont considérables.


Le cours magistral 
 Vraiment à supprimer ? (mai 25)  
Vous avez surement déjà vu cette pyramide de l'apprentissage partant du bas et des pédagogies actives pour aller vers des pédagogies passives. Elle répond certes à une réalité certaine. mais en même temps c'est aussi un mythe.  Elle est construites sur 2 erreurs manifestes : Les pourcentages que l'on retrouve sur ce type de pyramide n'ont jamais fait l'objet d'études  scientifiques garantissant ces résultats et sont purement intuitifs. Ensuite, chacune de ses grandes bases d'activités vont être plus ou moins efficace selon ce que l'on recherche dans l'apprentissage qu'on veut mettre en œuvre..

Certes il y a une logique dans cette pyramide qui confirme que les méthodes actives sont généralement plus efficaces, mais cela ne doit en rien supprimer l'utilisation de méthodes passives si nécessaire comme un cours magistral mêlant apport de connaissance, interactivité et questionnement.


Voici une présentation de VA+K qui présente une méthode pour réaliser des exposés magistraux efficaces. 







 

 

L'Erreur : Le Carburant Inattendu de l'Apprentissage (juin 25)
On nous a souvent appris à fuir l'erreur, à la considérer comme une faute, un manquement. Pourtant, les neurosciences et la psychologie cognitive nous révèlent une vérité bien différente : l'erreur est un élément absolument essentiel et indispensable au processus d'apprentissage, loin d'être un simple signe d'échec ou d'incompétence. En fait, un cerveau performant est un cerveau qui commet des erreurs et s'adapte.
Imaginez un instant que votre cerveau est une machine à faire des prédictions. Il anticipe constamment ce qui va se passer dans son environnement. Quand cette prédiction ne correspond pas à la réalité, c'est là que la magie opère : le cerveau produit un signal spécifique d'erreur, un signal d'alerte qui lui indique qu'il y a un écart entre ce qu'il attendait et ce qu'il observe. Sans ce signal, l'apprentissage serait minime, car rien n'inciterait le cerveau à modifier ses prédictions ou ses connexions neuronales. "un cerveau qui ne commet aucune erreur de prédiction n’apprend pas".
Ce processus est itératif, c'est une sorte de danse en quatre temps : prédiction, feedback (retour d'information), correction, et nouvelle prédiction. Chaque erreur de prédiction est donc une précieuse opportunité d'apprentissage. C'est un peu comme apprendre à marcher : on tombe, on se relève, on ajuste, et petit à petit, on maîtrise l'équilibre. Jean Piaget, un psychologue renommé, a même développé une théorie, l'« assimilation-accommodation », qui place l'erreur au cœur même du développement de l'enfant. La théorie piagétienne suggère que l'enfant perçoit une situation à travers ses schèmes de connaissance (assimilation), mais c'est l'écart entre ses attentes et la réalité (l'erreur) qui déclenche l'accommodation, c'est-à-dire la transformation de ses schèmes pour s'adapter à de nouvelles situations.
Changer notre regard sur l'erreur : De la faute à l'alliée
La première étape pour exploiter le pouvoir de l'erreur est de changer radicalement notre perception de celle-ci. Oubliez l'idée que se tromper est une honte ou un échec. Au contraire, il faut l'accueillir, la célébrer même ! "Je me trompe donc j'apprends". "Au contraire, en les confrontant très vite à une évaluation exigeante et en les faisant travailler sur les erreurs qu’ils avaient faites, leurs résultats montaient en flèche" (lettres du CEDIP).
Pour cela, il est crucial de créer un environnement d'apprentissage où les apprenants se sentent en sécurité psychologique pour oser se tromper et explorer. Les formateurs ont un rôle primordial ici : ils devraient valoriser les erreurs, les considérer comme des opportunités de progression. Imaginez un formateur qui dit : "Super, tu t’es trompé" ou "génial, c’est une erreur à laquelle je n’avais pas pensé". Cela semble contre-intuitif, mais c'est une posture qui encourage l'état d'esprit de croissance, cette conviction que nos capacités peuvent s'améliorer par l'effort. C'est une pédagogie bienveillante qui met l'accent sur les progrès réalisés plutôt que sur les dons innés.
Le Feedback : La Voix qui Guide la Correction
L'erreur est détectée, c'est bien. Mais pour qu'elle soit fertile, un ingrédient est indispensable : le feedback (ou retour d'information). Et pas n'importe quel feedback ! Il doit être immédiat (surtout au début de l'apprentissage pour ne pas consolider l'erreur), qualitatif et explicatif. Ce n'est pas juste "c'est faux" qui aide, mais "c'est faux parce que...". Les feedbacks les plus efficaces sont ceux qui expliquent la bonne réponse, plutôt que de simplement indiquer si la réponse est juste ou fausse.
Le feedback a un double rôle : il permet de corriger les erreurs (le "feedback négatif", même s'il est souvent mal perçu, est un puissant levier d'apprentissage) et de renforcer la motivation (le "feedback positif", qui active les circuits de la récompense dans le cerveau). Un équilibre entre les deux est idéal pour maintenir l'engagement de l'apprenant.
Mais le feedback n'est qu'une étape. L'apprenant doit être invité à agir sur le feedback et à corriger ses erreurs. C'est ce qu'on appelle la remédiation. "Ce qui se passe après le feed-back est le cœur de l’apprentissage". Il faut s'assurer que l'apprenant a les moyens d'agir sur l'erreur et de la retravailler.
Le "Droit à l'Erreur" et le "Devoir de Tester"
La stigmatisation de l'erreur en France contraste avec d'autres cultures qui valorisent l'apprentissage par l'échec. Pour innover et progresser, la prise de risque est inévitable, et avec elle, l'acceptation de l'erreur. Il est important de distinguer l'erreur par négligence de l'erreur liée à l'expérimentation. Cette dernière n'est pas seulement acceptable, elle est nécessaire. C'est pourquoi certains préfèrent parler du "devoir de tester" plutôt que du simple "droit à l'erreur". Tester à petite échelle permet de valider des hypothèses et de corriger le tir avant un déploiement à grande échelle, limitant ainsi les impacts négatifs tout en favorisant l'innovation.
Dédramatiser l'erreur et créer un environnement où chacun se sent à l'aise pour essayer et échouer est une culture d'amélioration continue.
L'Équilibre Subtil : Taux d'Erreur Optimal et Difficulté Désirable
S'il est bon de faire des erreurs, il ne s'agit pas non plus de se noyer dedans ! La recherche suggère qu'un taux d'erreur d'environ 15% (soit 85% de réponses correctes) serait optimal pour la vitesse d'apprentissage. Si l'on fait trop d'erreurs, le découragement peut s'installer, et il devient difficile de savoir par où commencer pour corriger.
Les activités d'apprentissage doivent présenter une "difficulté désirable" (desirable difficulties). Elles doivent être suffisamment exigeantes pour stimuler l'apprentissage et les mécanismes de correction d'erreur, mais pas trop difficiles au point de décourager ou de surcharger la mémoire de travail. C'est ce calibrage des tâches qui est essentiel pour favoriser l'engagement de l'apprenant.
D'ailleurs, l'apprentissage par exploration, où l'apprenant peut tester ses propres prédictions et faire des erreurs, peut être plus bénéfique à long terme que l'enseignement explicite, car il encourage la découverte de différentes propriétés d'un objet.
Les Pièges Cachés : Automatismes et Biais Cognitifs
Parfois, nos erreurs ne viennent pas d'un manque de connaissances, mais de réflexes cognitifs (ou automatismes, ou heuristiques) profondément ancrés dans notre cerveau. Ces automatismes sont très efficaces dans la plupart des situations et nous permettent d'agir vite. Mais dans des cas spécifiques, ils peuvent nous induire en erreur. Par exemple, soustraire toujours le plus petit chiffre au plus grand fonctionne bien, sauf quand il faut une retenue.
Pour surmonter ces erreurs persistantes, il ne suffit pas de réexpliquer la règle ; il faut surtout apprendre à inhiber ces heuristiques trompeuses. C'est ce qu'on appelle le contrôle inhibiteur, une fonction exécutive qui permet de bloquer la première réponse automatique pour activer la règle ou l'algorithme exact.
Un outil pédagogique comme l'"attrape-piège" a été développé pour aider les aprenants à visualiser et à pratiquer cette inhibition. Ce dispositif permet de placer la réponse erronée (produite par l'heuristique) dans une partie hachurée (représentant l'inhibition) et la réponse correcte dans une partie non-hachurée (représentant l'activation de l'algorithme exact).
La Répétition Espacée et l'Engagement Actif
L'apprentissage est aussi un travail de longue haleine. La répétition des activations neuronales est nécessaire pour consolider l'apprentissage et réduire l'oubli. Cependant, attention : il faut éviter de répéter les erreurs, car cela peut les consolider ! Une correction rapide est préférable.
La recherche a montré que la répétition espacée est bien plus efficace que l'apprentissage "massé" (tout apprendre d'un coup) pour une rétention à long terme. Le fait d'espacer les révisions permet au cerveau de mieux consolider l'information pendant les périodes de repos, notamment le sommeil.
De plus, l'engagement actif est une clé essentielle. Un cerveau passif n'apprend pas aussi bien. Des techniques comme le questionnement et l'auto-test (récupération active) sont particulièrement puissantes. Plutôt que de relire passivement ses notes, il est bien plus efficace de tenter de se rappeler l'information, même si l'on n'est pas sûr à 100% de la réponse. Ce processus de récupération crée de "petits crochets neuronaux" pour mieux ancrer la pensée. L'apprentissage par l'observation des erreurs d'autrui peut également être très performant, car il permet d'éviter les biais d'auto-indulgence.
Gérer la Charge Cognitive et l'Attention
Notre mémoire de travail a une capacité limitée, à la fois en temps et en quantité d'informations. Si elle est surchargée, cela peut entraîner des oublis et des erreurs. Pour éviter cette surcharge, il est recommandé d'automatiser les préalables, d'optimiser les modalités de présentation (par exemple, combiner visuel et auditif sans redondance, segmenter l'information, contrôler le débit de présentation), de réduire les distractions (notifications, bruits), et de complexifier progressivement les tâches. L'attention, en particulier, est la "clé de voûte de l'apprentissage". Sans elle, aucune mémorisation ni compréhension n'est possible.
Conclusion : L'Erreur, une Boussole pour une Pédagogie Éclairée
En somme, l'erreur n'est pas un ennemi à abattre, mais une source d'information précieuse pour le cerveau. Elle lui permet de s'ajuster, de construire de nouvelles connexions neuronales, et d'affiner ses prédictions. Une pédagogie efficace doit donc embrasser l'erreur, la dédramatiser, et la transformer en levier de progression.
En fournissant un environnement bienveillant, des feedbacks constructifs et immédiats, en travaillant sur les automatismes trompeurs et en gérant la charge cognitive, nous pouvons transformer chaque faux pas en une opportunité de développement de compétences. C'est en osant se tromper, analyser, corriger et répéter que l'apprentissage devient profond, durable et, oui, même un plaisir !