Les souvenirs ne sont pas ce qu'ils paraissent (février 25)

Loftus et Pickrel montrent l’efficacité de la suggestion pour « implanter » des faux souvenirs d’enfance.
L’expérience paradigmatique, « Perdu dans un centre commercial », consistait à présenter à des sujets un résumé de quatre histoires d’enfance, reconstituées avec l’aide de leur famille. Trois histoires sont vraies, et la quatrième est inventée de toutes pièces, donc fausse. On leur raconte qu’ils se sont perdus dans un centre commercial alors qu’ils faisaient des courses avec leur mère, qu’ils ont été recueillis par une vieille dame, qu’ils ont été ramenés à leurs parents et que tout s’est bien terminé. Puis au cours de plusieurs entretiens, on leur demande de se rappeler le plus de détails possible concernant cet évènement. 25 % des sujets reconstruisent un souvenir fictif de cet incident, y croient fermement et ajoutent à leur récit une foule de détails sensoriels et émotionnels (je me souviens que la dame qui m’a recueilli avait les cheveux blancs coiffés en chignon, elle portait des lunettes, elle avait une robe noire, j’étais affolé et elle m’a consolé, etc.).
On a objecté à Loftus que de tels évènements pouvaient s’être malgré tout produits et que ces souvenirs pouvaient être vrais. Loftus a refait cette expérience en implantant des souvenirs impossibles, tels que Bugs Bunny rencontré à Disneyland, alors qu’il est un personnage de la Warner Bros, Plus de 60 % des personnes adultes testées, qui sont allées à Disneyland, se rappellent y ainsi avoir serré la main de Bugs Bunny, 50 %, l’avoir serré dans leurs bras, 69 % lui avoir touché l’oreille, et un seul l’avoir vu tenir une carotte.

Accidents de voiture: Loftus a mené une expérience sur les accidents de voiture. Cette expérience a montré comment le choix des mots utilisés pour décrire un événement peut influencer la perception des témoins et modifier leurs souvenirs. Dans cette expérience, on a demandé aux sujets : « À quelle vitesse était la voiture lorsqu’elle… » en utilisant différents verbes (est entrée en contact, a percuté, a heurté, est entrée en collision, s’est écrasée). Les résultats ont montré que plus le verbe utilisé était fort, plus la vitesse estimée par les témoins était élevée. Cette expérience met en évidence que le témoignage d’un sujet change en fonction de l’information post-événement

Voici les principaux aspects du "chunking":

• Définition : Le "chunking" est un processus qui permet de relier entre eux des éléments d'information par le biais du sens. Au lieu de percevoir des éléments isolés, le "chunking" permet de les organiser en groupes logiques, facilitant ainsi leur traitement par la mémoire de travail.

• Analogie visuelle : On peut faire une analogie avec les  pièces de puzzle pour illustrer le "chunking". Lorsqu'on aborde un nouveau concept, on peut avoir l'impression de regarder une poignée de pièces de puzzle sans lien entre elles. Le "chunking" est la capacité de relier ces pièces pour former une image cohérente.

• Compression de l'information : Un "PIECE" permet de compresser l'information, la rendant plus compacte et plus facile à manipuler. Au fur et à mesure que l'on maîtrise l'encodage, les "PIECES" que l'on crée deviennent de plus en plus grands, ce qui permet de traiter des quantités d'information de plus en plus importantes.

• Amélioration de la mémorisation : En organisant l'information en "PIECES", le "chunking" facilite la mémorisation. Cela permet de libérer de l'espace dans la mémoire de travail, qui a une capacité limitée, et de traiter l'information de manière plus efficace.

• Créativité et résolution de problèmes : Le "chunking" est également lié à la créativité et à la résolution de problèmes. En consolidant l'information, le cerveau est plus apte à faire des liens et à trouver des solutions nouvelles.

• Transfert de compétences : Les "PIECES" créés dans un domaine peuvent être transférables à d'autres domaines. Par exemple, des concepts et des méthodes de résolution de problèmes appris en physique peuvent être utiles dans le monde des affaires. De même, l'apprentissage des langues peut être bénéfique pour l'apprentissage de la programmation.

• Automatisation et "mode zombie" (dixit Barbara Oakley ): Le "chunking" est lié à la formation des habitudes. Une fois qu'une information est "chunkée", elle peut être traitée plus facilement, ce qui permet de libérer des ressources cognitives pour d'autres tâches. Ce processus est décrit comme un passage en "mode zombie", où certaines actions deviennent automatiques. Les habitudes sont un mécanisme d'économie d'énergie.

• Apprentissage et examens : Les sources indiquent que le "chunking" peut aider à mieux réussir les examens. En organisant l'information en "PIECES", il est plus facile de la mémoriser et de la récupérer lors des examens.

En résumé, le "chunking" est un processus cognitif essentiel pour l'apprentissage, la mémorisation, la créativité et la résolution de problèmes. Il permet de regrouper des éléments d'information en unités significatives, ce qui facilite leur traitement par la mémoire de travail et leur stockage dans la mémoire à long terme. Le "chunking" est une stratégie cognitive à développer pour améliorer l'efficacité de l'apprentissage et la performance cognitive.